La position de la palette du convoyeur peut-elle réduire les forces de compression lombaire?

Gallagher, S. et Heberger, J.R. « The effects of operator position, pallet orientation, and palletizing condition on low back loads in manual bag palletizing operations« , International Journal of Industrial Ergonomics, 2015, vol. 47, p. 84-92. 

Description: Cette étude évalue les sollicitations biomécaniques qu’entraînent différentes configurations de travail lors de la palettisation manuelle de petits sacs. Huit participants devaient déplacer 8 sacs de 11,3 kg (25 lb) d’un convoyeur à une palette. Cette tâche a été répétée avec deux configurations (palette située à l’extrémité du convoyeur et à côté du convoyeur), dans deux positions (à droite ou à gauche du travailleur) et selon trois techniques de dépôt :

  1. dépôt bas contrôlé (palette à 6 po du sol) ;
  2. dépôt bas avec lâcher du sac ;
  3. dépôt contrôlé (palette à 30 po du sol). Les moments à L5-S1 ainsi que les forces de compression et de cisaillement ont été calculés à l’aide d’un système passif de capture de mouvement et de deux plateformes de force.

Principaux résultats:

  • Le moment maximal en flexion (chargement au dos) lorsque la palette est à côté du convoyeur est considérablement plus élevé que lorsque la palette est à l’extrémité du convoyeur. Placer la palette sur le côté augmente aussi de plus de 800 N la charge de compression estimée.
  • Le dépôt contrôlé sur une palette basse entraîne des moments maximaux en flexion plus élevés qu’un dépôt sur une palette haute ou avec lâcher du sac. La différence de compression lombaire varie alors entre 600 N et 800 N.

Conclusion: En plaçant la palette à l’extrémité du convoyeur, l’on peut réduire les forces de compression lombaire d’environ 800 N puisque le travailleur peut utiliser le « momentum » (vitesse) du sac à la sortie du convoyeur. Soulignons que les forces de compression lombaire estimées dans cette étude dépassaient la valeur limite acceptable de 3400 N, fixée par le NIOSH, alors que les sacs n’étaient que de 11,3 kg.

Commentaire: Cette étude a comme particularité d’utiliser des sacs plutôt que des boîtes, plus courantes dans les recherches en manutention. Cependant, le poids des sacs (11,3 kg) n’est pas représentatif de ce qui se fait en industrie où les charges vont de 23 kg à 46 kg. Malgré ce poids beaucoup plus léger, les forces de compression excédaient la limite acceptable fixée par le NIOSH. Un système de levage par aspiration serait fortement recommandé afin de réduire les risques de blessures associées à ce type de manutention. Une autre limite de l’étude tient au fait que les sujets n’étaient pas des manutentionnaires expérimentés. Des personnes ayant de l’expérience dans le domaine auraient peut-être utilisé une technique différente afin de réduire les moments ainsi que les forces de compression.